Janvier
15/01 Lit de justice du gouvernement instituant de nouvelles taxes et créant douze nouveaux offices de maîtres des requêtes. Le Parlement de Paris riposte par des remontrances prudentes. L’avocat général Omer Talon, c’est d’ailleurs lui qui le dit, « prononce des paroles dont on remarque la hardiesse » : « vous êtes, Sire, notre souverain seigneur ; la puissance de Votre Majesté vient d’en haut, laquelle ne doit compte de ses actions, après Dieu, qu’à sa conscience ; mais, il importe à sa gloire que nous soyons des hommes libres et non pas des esclaves ; la grandeur de son État et la dignité de sa couronne se mesurent par la qualité de ceux qui obéissent » […] « Le roi a le commandement sur des hommes de cœur, sur des âmes libres et non pas sur des forçats qui obéissent par contrainte, qui craignent la main du comite [nom de l’officier des galères qui surveille les forçats], et maudissent tous les jours l’autorité qu’ils respectent… ».
Février
15/02 La reine Anne d’Autriche somme le Parlement de Paris de réponde à la question « le Parlement se croit-il en droit de limiter l’autorité du roi ? ». Celui-ci s’est arrogé le droit d’examiner à nouveau les lois enregistrées en lit de justice, empiétant ainsi sur le pouvoir législatif de la Couronne.
Mars
13/03 Anne d’Autriche et Mazarin, irrités par les remontrances, mettent en vigueur des mesures vexatoires telles que la suppression des gages d’officiers ou celui de la Paulette. Début de l'affaire de la Paulette.
Avril
30/04 Anne d’Autriche fait paraître la déclaration du droit annuel. Cette loi accorde aux officiers le renouvellement du droit annuel ou Paulette, la taxe qui autorise l’hérédité des offices, à des conditions. Celles-ci portent sur le rachat de quatre années de gages. Le Parlement de Paris est exempté de ce rachat dans l’espoir de dissocier les Cours souveraines.
Juillet
31/07 La reine interdit toute réunion du Parlement avec d’autres cours souveraines, mais lui accorde le renouvellement du droit annuel. Enregistrement, le même jour, en lit de justice, d’une déclaration royale qui entérine presque toutes les réformes voulues par la Chambre Saint-Louis.
Août
01/08 La reine veut sévir et emprisonner les conseillers rebelles. Gaston d’Orléans la dissuade en l’assurant qu’il mettra au pas Broussel et les jeunes conseillers. Le vieux parlementaires, les présidents à mortier essaient de leur côté de gagner du temps jusqu’aux vacances parlementaires.
25/08 Jour de la Saint-Louis. Le Conseil d’en haut (la régente, Monsieur, Mazarin, Séguier, Chavigny) décide l’arrestation de Broussel et de plusieurs autres magistrats. Dans le climat tendu des débuts de la Fronde, Gondi, le futur cardinal de Retz, prononce le même jour, à l’église Saint-Paul, un sermon politique, très emporté et très séditieux », selon son secrétaire, Guy Joly. C’est le seul sermon qu’il publiera.
26/08 Te Deum à Notre-Dame de Paris en l’honneur de la victoire de Lens. Arrestation du président de Blancmesnil et du conseiller Broussel, opposants notoires à Mazarin.
27/08 Le Parlement (Molé) se rend devant la régente Anne, au Palais-Royal à Paris, pour réclamer la libération des prisonniers.
Septembre
13/09 La famille royale quitte Paris pour Rueil, propriété de la duchesse d’Aiguillon, puis pour Saint-Germain-en-Laye.
20/09 Condé rejoint la reine Anne, ses enfants et Mazarin, à Rueil.
22/09 Le Parlement somme la reine de ramener le roi à Paris, et les Princes de reprendre place à la Grand Chambre du Parlement.
29/09 Une Conférence débute à St-Germain-en-Laye entre la Cour et une délégation parlementaire.
Octobre
22/10 La reine signe une déclaration rejoignant de façon atténuée le texte des vingt-sept articles.
31/10 Le roi revient à Paris avec la reine.