Janvier
01/01 La mise en jugement du commandant Esterhazy est décidée sous une forme originale : c’est Esterhazy qui demande lui-même à être jugé. C’est le SR français qui lui a recommandé d’agir ainsi.
06/01 Trarieux publie un lettre ouverte dreyfusarde dans "Le Temps".
10/01 Le procès d'Esterhazy débute au Cherche-Midi (Paris). Le huis-clos est prononcé.
11/01 Le Conseil de guerre, qui avait prononcé le huis clos, vote l’acquittement d’Esterhazy à l’unanimité.
13/01 Parution de “J’accuse” d’Émile Zola dans l’Aurore.
14/01 "L'Aurore" publie une pétition exigeant la révision du procès de Dreyfus.
16/01 "L'Aurore" publie une 2è pétition (dite des "intellectuels", parmi lesquels Mirbeau) pour exiger la révision du procès de Dreyfus et protester contre les atteintes à la légalité républicaine.
18/01 Le général Billot porte plainte contre Émile Zola et L’Aurore.
20/01 Zola et Perrenx (le gérant de "L'Aurore") reçoivent l'assignation à comparaître.
22/01 A Méline qui déclare défendre "les intérêts permanents du pays (...) notre puissance militaire (...)", Jaurès réplique : "nous mourons tous, depuis que cette affaire [Dreyfus] est ouverte, des demi-mesures, des réticences, des équivoques, des mensonges, des lâchetés !".
Février
07/02 Le procès d’Émile Zola débute devant la Cour d’assises de la Seine.
12/02 Jaurès dépose au procès de Zola.
14/02 Caran d'Ache publie le dessin "Le dîner en famille" dans "Le Figaro" à propos du large débat social qu'est devenu l'affaire Dreyfus.
23/02 Le romancier français Émile Zola est condamné à un an de prison et au versement de 3.000 frs d'amende, la peine étant confirmée en appel le 18 juillet suivant, pour la publication en une du journal "L'Aurore" de Georges Clémenceau d'une célèbre lettre et tribune intitulée J'accuse…! dans laquelle il prenait la défense du capitaine Alfred Dreyfus mais il va se réfugier à Londres.
25/02 Le colonel Picquart est mis en réforme. La Ligue française pour la défense des droits de l’homme et du citoyen est créée.
26/02 Un décret met le colonel Picquart en réforme pour "fautes graves dans le service".
Mars
09/03 Le procès intenté à Zola par les trois experts en écritures mis en cause par Émile Zola dans J’accuse, devant la 9e chambre correctionnelle a lieu.
15/03 Blum publie un compte-rendu du procès Dreyfus dans "La Revue blanche".
Avril
02/04 La Chambre criminelle de la Cour de cassation casse et annule le jugement du 23 février pour vice de forme.
08/04 Le Conseil de guerre porte plainte dans les formes contre Émile Zola. Le nouveau procès a lieu en juillet.
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Les juges du Conseil de guerre qui a acquitté Esterhazy se portent partie civile contre Zola.
Juillet
05/07 Lucie Dreyfus adresse au garde des Sceaux une requête en annulation du jugement de 1894 contre son mari Alfred, fondée sur l'existence de la pièce secrète.
07/07 Le ministre de la Guerre Cavaignac énonce devant les députés sa certitude absolue de la culpabilité de Dreyfus et cite 3 pièces qui fondent sa conviction.
09/07 Le colonel Picquart écrit au Président du Conseil pour dire que 2 des pièces citées par le ministre Cavaignac ne sauraient s'appliquer à Dreyfus et que la 3è "a tous les caractères d'un faux".
12/07 Une information est ouverte contre Picquart et Me Leblois (avocat de Dreyfus) pour divulgation de documents secrets intéressant la défense nationale.
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Esterhazy est arrêté sur mandat du juge Bertulus, chargé de l'instruction de l'affaire des faux télégrammes.
13/07 Picquart est écroué à la Santé.
18/07 A la suite de sa lettre ouverte intitulée "J'accuse" publiée dans le journal l'Aurore, l'écrivain Emile Zola est condamné en appel par la cour d'assises de Versailles à un an de prison et 30 000 francs d'amende pour avoir attaqué le président de la République Félix Faure. Zola qui se déclarait pourtant prêt à affronter ses juges préfère l'exil et se réfugie à Londres. Il sera radié de la liste des officiers de la Légion d'honneur.
26/07 Zola est suspendu de l'ordre de la Légion d'honneur.
Août
10/08 Jean Jaurès écrit une série d’articles dans La Petite République (intitulés Les Preuves).
12/08 Suite à une demande du procureur Feuilloley, la chambre des mises en accusation rend un arrêt de non-lieu en faveur d’Esterhazy. Il est remis en liberté.
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Esterhazy bénéficie d'un non-lieu.
13/08 Le « faux Henry » est découvert par le capitaine Cuignet, attaché militaire de Cavaignac.
24/08 Esterhazy comparaît devant un Conseil d'enquête chargé de donner un avis sur sa mise en réforme pour "inconduite habituelle".
30/08 Le commandant Henry passe aux aveux en présence du ministre Cavaignac ; il est arrêté sur le champ et conduit au Mont-Valérien.
31/08 Le colonel Henry est retrouvé égorgé dans sa cellule du Mont Valérien.
Septembre
03/09 Lucie Dreyfus adresse au garde des Sceaux une nouvelle requête en révision du jugement de 1894 contre son mari Alfred.
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Cavaignac démissionne.
04/09 Esterhazy quitte la France et part à Bruxelles.
22/09 Le colonel Picquart est incarcéré à la prison du Cherche-Midi, à Paris, pour avoir démontré la fausseté des accusations fabriquées pour accabler Dreyfus.
26/09 A la suite d'une délibération du Gouvernement sur l'affaire Dreyfus, le garde des Sceaux saisit la Cour de cassation.
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Lucie Dreyfus écrit à son mari Alfred : "Nous voici donc arrivés à la dernière étape, à la crise finale qui doit nous rendre ce que nous avons injustement perdu, notre honneur".
Octobre
11/10 Jaurès publie "Les preuves", où il clame l'innocence de Dreyfus et accuse Esterhazy.
27/10 La chambre criminelle de la Cour de cassation commence l’examen de la demande en révision.
29/10 La chambre criminelle de la Cour de cassation déclare la demande recevable et décide de procéder à une enquête.
Décembre
08/12 Un arrêt de la chambre criminelle de la Cour de cassation ordonnant la communication du dossier militaire de l'Affaire Dreyfus empêche la réunion du conseil de guerre qui devait, le 12, juger Picquart.