Janvier
11/01Agitations antifiscales à Paris, les contribuables refusent et se rendent en famille au Palais de Justice. Ils crient : « « Main-levée, main-levée » Parfois aussi, « Naples ! » ». Le fils d’Emery, le président de Thoré (Particelli d’Émery, sieur de Thoré), est injurié et molesté.
15/01Lit de justice du gouvernement instituant de nouvelles taxes et créant douze nouveaux offices de maîtres des requêtes. Le Parlement de Paris riposte par des remontrances prudentes. L’avocat général Omer Talon, c’est d’ailleurs lui qui le dit, « prononce des paroles dont on remarque la hardiesse » : « vous êtes, Sire, notre souverain seigneur ; la puissance de Votre Majesté vient d’en haut, laquelle ne doit compte de ses actions, après Dieu, qu’à sa conscience ; mais, il importe à sa gloire que nous soyons des hommes libres et non pas des esclaves ; la grandeur de son État et la dignité de sa couronne se mesurent par la qualité de ceux qui obéissent » […] « Le roi a le commandement sur des hommes de cœur, sur des âmes libres et non pas sur des forçats qui obéissent par contrainte, qui craignent la main du comite [nom de l’officier des galères qui surveille les forçats], et maudissent tous les jours l’autorité qu’ils respectent… ».
16/01Le Parlement annule le lit de justice. Le Grand Conseil, la Chambre des comptes, la Cour des aides lui apportent leur soutien.
Février
10/02La Rochefoucauld lève un régiment d’infanterie de son nom, son régiment de cavalerie ayant été licencié. Dans son gouvernement du Poitou, où il réside par ordre de la reine, La Rochefoucauld soutient la cause de la cour et de Mazarin.
15/02La reine Anne d’Autriche somme le Parlement de Paris de réponde à la question « le Parlement se croit-il en droit de limiter l’autorité du roi ? ». Celui-ci s’est arrogé le droit d’examiner à nouveau les lois enregistrées en lit de justice, empiétant ainsi sur le pouvoir législatif de la Couronne.
Mars
13/03Anne d’Autriche et Mazarin, irrités par les remontrances, mettent en vigueur des mesures vexatoires telles que la suppression des gages d’officiers ou celui de la Paulette. Début de l'affaire de la Paulette.
Avril
28/04Le Parlement de Paris s'oppose aux mesures financières du gouvernement (retenue sur les gages des conseillers des cours souveraines).
30/04Anne d’Autriche fait paraître la déclaration du droit annuel. Cette loi accorde aux officiers le renouvellement du droit annuel ou Paulette, la taxe qui autorise l’hérédité des offices, à des conditions. Celles-ci portent sur le rachat de quatre années de gages. Le Parlement de Paris est exempté de ce rachat dans l’espoir de dissocier les Cours souveraines.
Mai
13/05
Arrêt d'Union.
18/05Le Conseil décide la suppression du droit annuel. Autrement dit, Mazarin, premier ministre, prive les parlementaires du bénéfice de la Paulette, mesure très mal accueillie par tous les intéressés.
Juin
10/06Arrêt du Conseil qui casse l’arrêt d’Union.
15/06Les Cours souveraines répondent par la Déclaration de la Chambre Saint-Louis, ébauche d’une constitution en vingt-sept articles, demandant, en particulier, des garanties de la liberté individuelle, la vérification par le Parlement des levées d’impôts, l’abolition des monopoles, la suppression des intendants.
30/0632 députés des cours souveraines parisiennes se réunissent dans la chambre St-Louis du Palais pour travailler à la réforme de l'État.
Juillet
01/07Deuxième séance pour la mise en ½uvre du programme de la Fronde Parlementaire. Article 3 à 6 : entre autres, il est décidé l’interdiction des arrestations non suivies de jugement au-delà de vingt-quatre heures.
04/07Un Arrêt du Parlement ordonne la révocation des intendants.
08/07Le surintendant des finances Particelli d'Emery est limogé et remplacé par La Meillerais.
10/07La Chambre Saint-Louis présente sa charte réformiste. Mazarin et ses ministres, isolés (la force armée est aux frontières), se résignent à ratifier le renversement politique exigé, qui met fin au ministériat et à l'État absolutiste moderne, construit sur l'impôt. Par l'ordonnance royale du 18 juillet, les 17 intendants provinciaux sont rappelés, les innovations fiscales révoquées, les fermes d'impôts suspendues. Les recouvrements s'interrompent et le pouvoir dans les provinces passe aux mains des gouverneurs et magistrats locaux.
13/07Les intendants sont supprimés à l'exception de ceux des provinces frontières (à compétence strictement militaire). Broussel apparaît désormais comme "le chef de l'opposition parlementaire".
18/07Le Parlement enregistre 2 déclarations : révocation des intendants ; création d'une chambre de justice habilitée à punir les abus commis par les intendants et les partisans dans le domaine fiscal.
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Par ordonnance royale, les 17 intendants provinciaux sont rappelés, les innovations fiscales révoquées, les fermes d’impôts suspendues. Les recouvrements s’interrompent et le pouvoir dans les provinces passe aux mains des gouverneurs et magistrats locaux.
31/07La reine interdit toute réunion du Parlement avec d’autres cours souveraines, mais lui accorde le renouvellement du droit annuel. Enregistrement, le même jour, en lit de justice, d’une déclaration royale qui entérine presque toutes les réformes voulues par la Chambre Saint-Louis.
Août
01/08La reine veut sévir et emprisonner les conseillers rebelles. Gaston d’Orléans la dissuade en l’assurant qu’il mettra au pas Broussel et les jeunes conseillers. Le vieux parlementaires, les présidents à mortier essaient de leur côté de gagner du temps jusqu’aux vacances parlementaires.
18/08Le Parlement prétend faire établir le Tarif (droit frappant les marchandises livrées à Paris) par 2 de ses conseillers.
20/08Broussel, conseiller au Parlement, prétend examiner les baux de la gabelle et des différentes fermes.
22/08Le Parlement, sur le conseil de Broussel, décide des poursuites contre les principaux traitants ou partisans : Catelan, Tabouret, Lefebvre et autres.
25/08Jour de la Saint-Louis. Le Conseil d’en haut (la régente, Monsieur, Mazarin, Séguier, Chavigny) décide l’arrestation de Broussel et de plusieurs autres magistrats. Dans le climat tendu des débuts de la Fronde, Gondi, le futur cardinal de Retz, prononce le même jour, à l’église Saint-Paul, un sermon politique, très emporté et très séditieux », selon son secrétaire, Guy Joly. C’est le seul sermon qu’il publiera.
26/08
Journée des barricades - Fronde Parlementaire (
→ 09/1649).
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Te Deum à Notre-Dame de Paris en l’honneur de la victoire de Lens. Arrestation du président de Blancmesnil et du conseiller Broussel, opposants notoires à Mazarin.
27/08Gondi tient conseil avec le duc de Longueville et ses amis et décide de tout faire pour chasser le cardinal Mazarin du pouvoir.
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Le Parlement (Molé) se rend devant la régente Anne, au Palais-Royal à Paris, pour réclamer la libération des prisonniers.
28/08Gondi tente sans succès de devenir gouverneur de Paris à la place du duc de Montbazon.
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A Paris, les conseillers Broussel et Blancmesnil sont libérés. Les barricades sont démantelées.
Septembre
13/09La famille royale quitte Paris pour Rueil, propriété de la duchesse d’Aiguillon, puis pour Saint-Germain-en-Laye.
18/09Arrestation du comte de Chavigny et exil en Berry du marquis de Châteauneuf, garde des Sceaux.
20/09Condé rejoint la reine Anne, ses enfants et Mazarin, à Rueil.
22/09Le Parlement somme la reine de ramener le roi à Paris, et les Princes de reprendre place à la Grand Chambre du Parlement.
23/09Le Parlement ordonne la mise en état de la défense de Paris.
25/09Conférences de Saint-Germain entre les représentants de la Cour et une délégation parlementaire ; elles parviennent à un accommodement entre les parties.
29/09Une Conférence débute à St-Germain-en-Laye entre la Cour et une délégation parlementaire.
Octobre
14/10Emeute des cabaretiers et des marchands de vin parisiens qui envahissent le Palais pour réclamer aux parlementaires l’abaissement des droits sur les vins.
22/10La reine signe une déclaration rejoignant de façon atténuée le texte des vingt-sept articles.
31/10Le roi revient à Paris avec la reine.
Décembre
09/12La Rochefoucauld, le mémorialiste regagne Paris. Il abandonne le cardinal Mazarin pour le camp des Frondeurs, et s’attache au parti de Condé, et devient l’un des principaux partisans de la révolte par son influence sur la duchesse de Longueville.