Janvier
28/01 Déclenchement d'une vague de grèves dans le Reich, destinée à imposer au gouvernement impérial l'ouverture de négociations de paix avec les Alliés.
Octobre
01/10 La Ligue spartakiste (Spartakusbund) appelle à la révolution et à la formation de "conseils ouvriers".
25/10 Depuis la tribune du Reichstag, le député Rühle (Ligue spartakiste) appelle à "l'abdication de l'empereur" et à la "révolution socialiste".
28/10 Réforme d'octobre, passage officiel à un régime parlementaire.
29/10 Des mutineries éclatent à Wilhelmshaven.
Novembre
03/11 Début des mutineries de Kiel : les marins de la Hochseeflotte refusent d'affronter la Royal Navy, supérieure en nombre et en armements.
07/11 Kurt Eisner, membre de l'USPD, prend la parole lors d'un défilé du SPD et appelle la foule à prendre le contrôle de la ville : les points stratégiques de Munich sont rapidement pris sans rencontrer de résistance de la part de la troupe.
08/11 Luxemburg (ligue spartakiste) est libérée de la prison de Breslau.
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Le conseil d'ouvriers, de paysans et de soldats constitué lors de l'insurrection porte à sa présidence Kurt Eisner, qui proclame la « République socialiste de Bavière ».
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Dresde et Leipzig se soulèvent, chassant le roi de Saxe Frédéric-Auguste III.
09/11 La ligue spartakiste crée le quotidien "Die Rote Fahne" (Le Drapeau rouge).
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Scheidemann, du SPD, proclame la République allemande, par une fenêtre du Reichstag à Berlin.
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Quand, le gouverneur militaire de Berlin, le général Alexander von Linsingen, fait arrêter un membre du comité d'action ayant sur lui les plans d'une insurrection, le soulèvement éclate : des colonnes d'ouvriers marchent sur le centre de la capitale et occupent des bâtiments publics ; les soldats présents dans la ville sont en nombre très insuffisant, et fraternisent par ailleurs avec les insurgés.
10/11 L'ex-empereur allemand Guillaume II quitte le QG de Spa et se réfugie à Doorn aux Pays-Bas.
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Les USPD acceptent de laisser entrer au gouvernement des représentants des partis bourgeois, qui se verraient confier des ministères techniques ; ils exigent par contre que le nouveau gouvernement, qui prend le nom de Conseil des commissaires du peuple (Rat der Volksbeauftragten, également traduit par Conseil des députés du peuple, ou Conseil des délégués du peuple), soit désigné par les Conseils d'ouvriers et de soldats.
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Une assemblée se tient au cirque Busch réunissant environ 3000 délégués des conseils, qui accordent leur confiance au nouveau gouvernement composé de représentants du SPD et de l'USPD. La réunion est marquée par des surenchères de certains révolutionnaires, et des menaces de voies de faits prononcées à l'égard d'Ebert par des spartakistes, mais la ligne du SPD demeure majoritaire, Otto Wels ayant pu rallier les représentants des soldats.
12/11 La Commission exécutive de la CGT "salue l'avènement de la République allemande".
13/11 Les rois Frédéric-Auguste III de Saxe et Louis III de Bavière renoncent à l'exercice du pouvoir.
18/11 Luxemburg, dans un article de "Die Rote Fahne", demande l'abrogation de la peine de mort.
28/11 A Berlin, des affiches appellent à tuer Liebknecht. Luxemburg fait l'objet d'attaques antisémites dans la presse de droite.
Décembre
06/12 Les femmes allemandes obtiennent le droit de vote.
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Le Conseil des commissaires du peuple convoque des élections pour une assemblée constituante le 15 février 1919.
08/12 150000 manifestants défilent à Berlin à l'appel de la ligue spartakiste.
12/12 Les Freikorps (corps francs), troupes paramilitaires conservatrices, sont créées.
14/12 Le programme spartakiste rédigé par Luxemburg est publié.
16/12 Le Congrès des Conseils se réunit : les révolutionnaires se trouvent finalement désavoués par ceux-là mêmes à qui ils veulent donner le pouvoir : le Congrès décide en effet qu'il ne lui appartient pas de décider du sort de l'Allemagne, et que cette tâche devra être confiée à une assemblée constituante élue au suffrage universel.
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Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg échouent à se faire élire comme délégués au Congrès, n'obtenant pas même une voix consultative.
23/12 Les marins se mutinent après avoir dû évacuer un château qu'ils occupaient. Ils prennent Otto Wels en otage dans les écuries royales, puis s'emparent du palais de la chancellerie ; de violents combats ont ensuite lieu entre marins mutinés et troupes régulières autour des écuries. Ils prennent le palais de la Chancellerie.
24/12 L'armée contre-attaque et tire ; 68 personnes sont blessées ou tuées parmi les marins. La troupe de sécurité du préfet de police Emil Eichhorn se rallie aux insurgés et la troupe doit se retirer. Le gouvernement décrète finalement la dissolution de l'unité de marine. À la suite de cette affaire dite des Weihnachtskämpfe (« combats de Noël »), les membres USPD du Conseil des commissaires du peuple démissionnent pour protester contre l'attitude du gouvernement qui avait appelé le ministre prussien de la guerre à la rescousse, mettant la vie de Wels en danger. Ebert les remplace alors par les SPD Wissell et Noske.
27/12 Au sein du conseil des commissaires, le SPD et l'USPD sont en désaccord sur la politique à suivre.
28/12 Rupture entre les spartakistes et les sociaux-démocrates à Berlin. Gustav Noske devient gouverneur de la ville.
29/12 Le congrès de fondation du KPD, autour de la Ligue spartakiste, ouvre.
30/12 Le congrès du KPD adopte le programme proposé par Luxemburg : "tout le pouvoir aux conseils ouvriers, pour la République socialiste unitaire d'Allemagne".
31/12 Contre l'avis de Luxemburg et Liebknecht, le congrès du KPD se prononce pour le boycott des élections à la Constituante.